Icône écrite par Gilberte Massicotte-Éthier
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Le Carême, « quadragesima », quarante jours nous prépare à Pâques. Après les 40 ans d’exil du peuple juif en route vers la Terre promise, le Carême est une marche de 40 jours pour se disposer cœur, esprit et corps à entrer dans le grand mystère de la mort-résurrection du Christ.
Temps intense de vie avec Lui
Temps de délestage du superflu, des entraves.
Temps d’ascèse pour ramener à l’essentiel,
Temps pour fixer le regard sur le Christ, qui regarde le Père
Temps pour entrer dans la liberté qui l’a mené, par amour, jusqu’au don de sa vie.
Sur ce chemin, la croix n’est pas la finalité : elle est le chemin que Dieu a pris pour visiter toutes nos morts, jusque dans la mort, avant de nous entraîner dans la Vie avec lui.
Références bibliques
Réf. : Luc 23, 33-46; Jean 19, 25; Matthieu 27, 45…54; Psaumes 22,2; 31,6
Arrivés au lieu-dit « le Crâne »,
ils y crucifient Jésus ainsi que les deux malfaiteurs.
Jésus dit : « Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font ».
Les soldats aussi se moquent de lui.
Près de la croix de Jésus, se tient debout sa mère,
la soeur de sa mère, Marie femme de Clopas et Marie de Magdala.
Vers trois heures, Jésus s’écrie d’une voix forte :
« Mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné? »
Il pousse un grand cri :
« Père entre tes mains, je remets mon esprit ».
À la vue de ce qui arrivait, le centurion s’écrie :
« Vraiment, celui-ci était Fils de Dieu ».
À partir de la 6e heure, l’obscurité se fit sur tout le pays, jusqu’à la 9ᵉ heure.
Lecture de l’icône de la Crucifixion
La croix fait le lien entre trois dimensions de l’univers. Plantée dans l’abîme des ténèbres, elle relie le ciel et la terre. Elle réconcilie tout : par la croix, Dieu atteint l’humanité jusque dans la mort, dans toutes ses morts.
Dans la partie supérieure de l’icône, Jésus ressent l’absence du Père, pourtant présent. Les anges disposés en cercle autour de Jésus, le vénèrent, affirmant sa divinité : ils remplacent le cercle de lumière, signe habituel de la présence de Dieu. Positionnés aux quatre points cardinaux, ces anges expriment que le salut est offert à tout l’univers.
Dans la partie centrale de l’icône, sur la croix, Jésus n’est pas ensanglanté. Ce qui importe, c’est le moment de la réconciliation et la victoire de la vie sur la mort. Ce sont déjà les noces de la Nouvelle Alliance du Royaume qui se concrétisera à la Résurrection.
Marie au pied de la croix est accompagnée des saintes femmes. De sa main droite, elle montre le Maître de la vie. Sa main gauche posée sur son menton signifie qu’elle intériorise ce qui se passe. Déjà elle méditait toutes ces choses en son cœur (Lc 2,51). Sa méditation continue, intense en ces moments ultimes.
À droite de la croix, Jean le disciple bien-aimé est le seul des apôtres présent à la croix. Ses yeux sont baissés, la scène est insoutenable. Il en cherche le sens et intériorise le mystère. Le mouchoir dans sa main est signe de son chagrin.
Derrière Jean, le centurion romain accueille la révélation et confesse la divinité de Jésus par son regard et sa main levés vers lui : « Vraiment, celui-ci était Fils de Dieu ».
Dans la partie inférieure de l’icône, la croix déchire la terre, le sang de Jésus accède à la grotte des ténèbres. Don d’amour de sa vie, son sang coule jusqu’au crâne d’Adam pour redonner vie à toutes les morts.
Méditation
Aux insultes, aux bourreaux, Jésus répond par la prière.
Absence de Dieu? Abandon au Père ?
Mort atroce. La bêtise humaine cloue l’innocent.
Librement Jésus remet son esprit; amoureusement il pardonne.
Qui veut être l’ami d’un condamné?
Tous ont quitté, restent les femmes et Jean qui accueillent.
Tous se taisent, le centurion reconnaît : « Lui? »
Le sang versé atteint la mort. Tout est accompli.
(Commentaire tiré de « L’art d’une rencontre… l’icône », par Mireille Éthier et équipe)